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Un pictogramme d'une chambre d'hôtel avec une silhouette couchée dans un lit, "chambre - room", "junior suite" et le nombre 107.

Comment bien installer vos pictogrammes pour une signalétique efficace et accessible ?

Des pictogrammes au sein d’un établissement permettent aux usagers d’avoir des éléments d’information ou une direction vers un service de façon simple et épurée. 

Mais pour bien orienter les personnes ayant un handicap, ils doivent être accessibles. Cela implique que la signalétique en place doit respecter ces 3 grands principes : visibilité, lisibilité et compréhension.

On vous décrypte les règles à suivre pour une implantation facile et efficace.

Des pictogrammes visibles

C’est la base, un pictogramme visible est un pictogramme repérable. Les usagers doivent donc pouvoir facilement repérer les pictogrammes présents dans l’établissement.

Ici, il s’agit avant tout de faire passer un message clair et d’éviter tout ce qui pourrait le brouiller. 

Ne juxtaposez pas plus de 3 pictogrammes

Un cas où typiquement vous brouillez le message. Vous donnez trop d’informations et vous perdez aussi en lisibilité et compréhension.

Fusionnez 2 pictogrammes en 1

Vous avez 2 informations à donner ? Ne multipliez pas les pictogrammes. Vous pouvez regrouper les informations sous 1 seul pictogramme. 

Pictogramme indiquant "chiens guides d'aveugles ou d'assistance uniquement"

Ici, ce pictogramme annonce 2 informations aux usagers : les chiens sont interdits au sein de l’établissement sauf les chiens guides et les chiens d’assistance.

Placez vos pictogrammes de façon à ce qu’ils soient rapidement repérables

On l’a dit : trop d’informations tuent l’information. Placez vos pictogrammes à des endroits où vos usagers passent et où aucune autre information n’est concentrée.

Vos pictogrammes doivent “apparaître” en un coup d'œil. Cela signifie qu’en seulement quelques secondes, les usagers doivent pouvoir les lire facilement. Donc aucun autre affichage ne doit venir obstruer le message de vos pictogrammes.

Ils doivent être mis à une zone libre. 

Familiarisez-vous avec vos usagers

Vous avez besoin de savoir qui sont les usagers qui se rendent dans votre établissement. Des enfants ? Des personnes à mobilité réduite ? Des personnes ayant un handicap mental ? 

Si votre ERP accueille surtout des enfants, les pictogrammes doivent être positionnés de sorte à ce qu’ils soient à la hauteur de leur champ de vision.

Posez-vous les bonnes questions : à quels endroits vos pictogrammes sont le plus visibles et lisibles ? Quels cheminements sont empruntés par les usagers ? De quels services ont-ils besoin d’utiliser ? Bref, à quel moment ont-ils besoin d’informations ?

Prenez en compte l’environnement

Faites attention à anticiper tout ce qui peut gêner la lecture de vos pictogrammes. A l’extérieur, les feuilles ou les branches des arbres, des véhicules stationnés peuvent cacher un pictogramme qui est là pour renseigner les usagers.

La norme NF P96-105 décryptée | Tout savoir sur la conception des pictogrammes

Des pictogrammes lisibles

Un pictogramme lisible, c’est tout simplement un pictogramme qui va à l’essentiel. Il doit pouvoir bien se lire, c’est-à-dire que le message qu’il exprime doit “sauter aux yeux”.

Suivez nos recommandations pour ne faire aucun impair et mettez bien en valeur vos pictogrammes.

Privilégiez un ton uni

On ne joue pas sur les couleurs ni sur les motifs. Avec un ton uni, l’attention est uniquement portée sur le pictogramme en lui-même.

Choisissez un pictogramme avec un traitement graphique spécifique

Cela veut simplement dire que ses traits doivent être épais car même à distance, il doit pouvoir être lu par les usagers.

Faites attention à l’éclairage

Même l’éclairage a son importance et vous devez être vigilant à plusieurs éléments : 

  • Placez votre pictogramme à un endroit bien éclairé.
  • Pensez à utiliser l’éclairage indirect : il améliore le confort visuel car il permet d’éviter les éblouissements.
  • Évitez d’avoir des reflets ou des contre-jours. N’utilisez pas de supports brillants.
  • Privilégiez les surfaces planes et non réfléchissantes.

Anticipez les variations de luminosité à l’extérieur et à l’intérieur de votre ERP

Faites attention à la météo (plus ou moins de soleil), aux sources d’éclairage (lumière naturelle ou artificielle), au rétro éclairage…

Ce sont des variations qui peuvent nuire à la bonne lisibilité de vos pictogrammes.

Appliquez le bon contraste visuel

Le contraste visuel doit être d’au moins 70% entre le pictogramme et sa zone d’implantation.

Pour être sûr de ne pas vous tromper, reportez-vous à ce tableau : 

Tableau avec les couleurs et le contraste visuel à mettre

Utilisez les flèches de la bonne manière

On le sait, les pictogrammes, ce n’est pas forcément une silhouette graphique. Parfois, utiliser des flèches au sein d’un établissement s’avère plus pratique.

Et là, vous devez faire attention à : 

  • Ne pas trop espacer les flèches.
  • L’orientation et le sens des flèches.
  • Utiliser le même type de flèches : les harmoniser ainsi que leur taille.

La norme NF P96-105 décryptée | Tout savoir sur la mise en œuvre des pictogrammes

Des pictogrammes compréhensibles

Les pictogrammes que vous installez doivent être faciles à comprendre par tous au premier coup d'œil mais aussi mémorables. 

Favorisez les pictogrammes normalisés

Lorsqu’ils existent, et comme le veut la réglementation accessibilité, mettez en place les pictogrammes qui sont normalisés.

Utilisez les mêmes pictogrammes

Il s’agit d’apporter de la cohérence aux usagers. C’est par exemple se servir du même pictogramme d’ascenseur pour indiquer tous les ascenseurs de l’établissement.

Ce qui permet aux usagers de reconnaître facilement le pictogramme mis en place pour cet équipement.

Utilisez des pictogrammes bien distincts

Certains pictogrammes se ressemblent alors que les usagers doivent pouvoir bien distinguer une information d’une autre. 

Par exemple, les pictogrammes d’ascenseur et des toilettes utilisent des silhouettes à priori similaires.

Vous pouvez ajouter les mentions "ascenseur" ou “toilettes” pour apporter plus de précisions à vos usagers. 

Privilégiez les lettres bâtons pour les informations écrites sur vos pictogrammes. Elles sont plus faciles à lire pour les usagers. 

Utilisez des pictogrammes aux formes simples

On rappelle que le pictogramme va à l’essentiel et doit donc être clair.

Ne cherchez pas du côté des pictogrammes artistiques. Ils sont trop abstraits et risquent de dénaturer le message que vous voulez faire passer. 

Misez sur la simplicité pour bien orienter vos usagers. 

Privilégiez les lettres bâton pour les informations écrites

Les lettres bâton, sans sérif donc sans empattement, sont plus accessibles. 

Et faites en sorte que les informations détaillées soient faciles à lire et à comprendre mais aussi concises.

Apportez de l’homogénéité

Vous avez choisi vos pictogrammes et vous savez à présent que vous devez utiliser à chaque fois les mêmes pour les différentes zones de votre établissement. 

Mais cette homogénéité vaut aussi pour la taille de vos pictogrammes, leur positionnement, leur couleur…

Gardez en tête que le temps de compréhension de votre pictogramme doit être invariable, qu’il soit positionné à 4 m du sol ou à 1,60 m.

Choisissez les couleurs adéquates

Par là, comprenez des couleurs standardisées ou habituellement utilisées.

  • Choisissez les bonnes couleurs adéquates : des couleurs standardisées ou habituellement utilisées.

Par exemple, le pictogramme pour la sortie de secours est vert et blanc. 

Si votre signalétique a un code couleurs spécifique, il doit apparaître sur tous les supports de communication que vous créez. Et il doit lui aussi être homogène : la même couleur pour identifier un même service. 

Attention à ne pas abuser des couleurs. 

Elles apportent une aide au repérage et ne servent pas à décorer. Trop de couleurs peuvent brouiller les pistes pour vos usagers.

Evitez les ruptures dans la chaîne du déplacement

Vos usagers comptent sur vos pictogrammes pour s’orienter et atteindre le service choisi. 

Si vous vous servez d’un système de fléchage, faites en sorte que le déplacement reste continu :

  • Taille des flèches.
  • Leur position.
  • Leur orientation et leur sens.

On vous conseille d’effectuer le trajet en vous mettant à la place de vos usagers :

  • Est-ce que je sais aller à tel service en me fiant uniquement aux pictogrammes ? 
  • Est-ce que cette flèche m’indique de tourner à gauche ou de descendre les escaliers ?
  • J’arrive à une intersection, est-ce que les différentes possibilités de trajet sont claires ?
  • Est-ce que les informations ne sont pas trop éloignées les unes des autres ?
  • Est-ce que tout est bien indiqué ?

Comment assurer une chaîne du déplacement sans rupture à vos usagers ?

Et un conseil supplémentaire mais tout aussi important : optimisez le trajet de vos usagers. 

Les personnes à mobilité réduite ainsi que les personnes aveugles ou malvoyantes peuvent avoir des difficultés à se déplacer. Faites en sorte de leur faciliter les déplacements qu’ils ont à faire avec des parcours adéquats. 

Hiérarchisez l’information

Si à un même endroit, vos pictogrammes donnent des directions différentes, séparez bien les informations. Une fois de plus, il s’agit d’apporter des réponses aux usagers et pas de la confusion. 

Doublez vos pictogrammes par une information écrite ET sonore

La réglementation accessibilité impose le doublage des pictogrammes par des informations écrites.

Si elle ne l’impose pas de les doubler par une balise sonore, c’est toutefois une solution qui permet de rendre l’information accessible aux 1,7 million de personnes aveugles ou malvoyantes en France.

Sans compter qu’une information délivrée par un message vocal peut aussi aider les personnes âgées, illettrées, en situation de handicap mental…

La norme NF P96-105 décryptée | Le doublage sonore des pictogrammes

Quelles dimensions choisir pour mes pictogrammes ?

Un élément très important pour l’installation de pictogrammes : leur taille.

Pour que votre pictogramme soit aussi bien visible de près que de loin, sa taille doit être proportionnelle à la distance de lecture. 

Concrètement, cela signifie que vous devez faire varier la taille du pictogramme en fonction de son implantation.

Si l’on prend le pictogramme carré symbolisant votre point d’information, cela se traduit par :

Distance de lecture

10 m

15 m

20 m

Dimensions du pictogramme

200 x 200 mm

320 x 320 mm

420 x 420 mm

Comme vous le voyez, plus votre pictogramme doit pouvoir être lu à une grande distance et plus il doit être grand. 

A quelle hauteur les installer ?

Gardez en tête ces principes de base lors de l’installation de votre pictogramme : 

  • Il doit pouvoir être lu par un usager aussi bien en position debout qu’en position assise.
  • Il doit être dans le champ visuel de l’usager : ce dernier doit pouvoir lire le pictogramme sans avoir à trop bouger la tête.
  • La zone doit être bien dégagée pour permettre à l’usager de bien voir le pictogramme. Il doit pouvoir s’approcher du pictogramme.
  • Le pictogramme ne doit pas être placé dans une zone de passage : l’usager ne doit pas gêner les autres usagers ni être gêné par eux quand il lit le pictogramme. 

Retenez bien cet exemple précis : si votre pictogramme est situé à une hauteur inférieure à 2,20 m, une personne malvoyante doit pouvoir s’en approcher à moins de 1 m.

Pour les pictogrammes avec du texte, il y a également des règles à suivre. La hauteur des caractères ne peut pas être inférieure à : 

  • 15 mm pour les informations concernant l’orientation,
  • 4,5 mm sinon.

Vous avez en mains toutes les règles pour installer des pictogrammes visibles, lisibles, compréhensibles et surtout accessibles dans votre établissement.

Sources indispensables : 

Guide pratique de la signalétique et des pictogrammes de l’UNAPEI

Annexe 3 de l’arrêté du 8 décembre 2014

Norme NF P96-105 sur la conception et l’utilisation des pictogrammes

 

Publié le 13 février 2023

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